fallait pas l'inviter

• LE MONDE | 15.01.03 | 13h45
Trente ans de hip-hop donnés en cours magistral
Zaza Disdier met en scène une drôle de conférence à l'Opéra-Bastille et en tournée.

La conférencière binoclarde (Véronique Rousseau) s'affiche comme on l'imagine : boutonnée par devant, dégivrée par derrière. Autrement dit, prompte à quelques glissades hystériques qui font le suc de son intervention. Elle feint de découvrir au dernier moment le sujet de sa "conférence" et confond be-bop et hip-hop. Heureusement, ses "diapos" ont été remplacées par un trio de vrais hip-hopeurs (les excellents Adam Alli, Fabrice Taraud, Stéphane Soilihi) qui connaissent leur sujet sur le bout des baskets.
La voilà donc partie ventre à terre sur la piste du hip-hop des années 1970. En plein cœur du ghetto noir américain, lieu de naissance du mouvement, sirènes de police et de gros beats rap en fond sonore. Mais relax, le hip-hop, selon son fondateur Afrika Bambaata, c'est non-violence, respect et reconnaissance de l'autre. La danse est le moyen d'évacuer sa rage dans un geste chorégraphique qui la pulvérise.

GESTUELLE EXISTENTIELLE

Cette mise en scène de la chorégraphe Zaza Disdier ne s'intitule pas pour rien La Tête à l'envers. C'est en tournant sur le crâne à leurs risques et périls que les hip-hopeurs tentent de ne pas la perdre dans un monde dur comme le béton des cités. Preuve que ça tourne, le mouvement ne cesse de grandir depuis son arrivée en France au début des années 1980. Des pionniers comme les Black Blanc Beur ou Aktuel Force aux plus jeunes compagnies comme Choréam ou Hors Série, vingt ans de hip-hop défilent devant nous, articulant avec clarté un pan majeur de l'histoire de la danse au sens large.

On revoit le B-A BA des deux grands styles (break au sol et danse debout) et leur vocabulaire (hype, lock, pop). On prend de plein fouet la puissance de cette gestuelle existentielle gonflée à bloc. Pas avares en "démos", les trois interprètes illustrent chaque moment-clé de la conférence avec un panache qui met illico de bonne humeur. Ils additionnent avec désinvolture les prouesses les plus éberluantes. La Tête à l'envers file tambour battant avec le mordant, l'élégance et la générosité qui sied au hip-hop.

Rosita Boisseau

La Tête à l'envers, de Zaza Disdier. Les 16 et 17 janvier à 14 h 30. Amphithéâtre de l'Opéra-Bastille, place de la Bastille, Paris-11e. Tél. : 0-892-89-90-90.
En tournée en France : le 4 mars à La Coupole-Scène nationale de Sénart, le 14 mars à Lillebonne (76), le 3 avril à Elbœuf

et aussi:
Dans le Figaro du lundi 13 janvier avec Délicieuses.

et si t motivé(e) regarde France 2 au journal de 20 h aujourd'hui (samedi) ou demain pour voir ma bouille(et surtout mes cheveux ) en interview avec ma compagnie pour Suresnes Cités Danses.on verra ce que ça donne et si ils ont laissé ma dédicace à